Androgènes et santé sexuelle de la femme ménopausée : quelles preuves ?
Session du 11 décembre 2009
On a évoqué de longue date un rôle de la testostérone dans la régulation physiologique du désir sexuel féminin.
Dans les années 1980, plusieurs études avaient en effet montré des corrélations entre taux circulants d'androgènes et éveil sexuel de l'adolescente, ainsi que fréquence de l'activité sexuelle et intensité de l'excitation chez la femme en période d'activité génitale. Ce qui a conduit à invoquer le rôle d'un éventuel déficit en testostérone dans la diminution du désir sexuel qui fait souvent suite à la ménopause spontanée, et plus encore chirurgicale. Dans le dernier cas plusieurs études ont rapporté une diminution très significative des taux circulants de testostérone, de l'ordre de 50 %, et une incidence d'environ 40 % de troubles du désir dans les suites de l'ovariectomie.
Dans les années 80 et 90, plusieurs groupes australiens et américains ont testé les effets de différents types de substitution hormonale chez les femmes ménopausées souffrant d'une diminution du désir.
Ils ont rapporté qu'une substitution purement oestrogénique améliorait la sécheresse vaginale, mais peu l'intérêt sexuel, tandis qu'une substitution par la testostérone, ou par les deux types de stéroïdes, augmentait l'intérêt et l'excitation sexuelle, ainsi que le plaisir.
Ces effets positifs ont été confirmés par cinq études en double insu contre placebo publiées au début des années 2000 (Diapositive 1). Chez des femmes ménopausées traitées par oestrogènes et consultant pour troubles du désir, ces études montraient que l'adjonction de testostérone améliorait significativement tous les paramètres de la fonction sexuelle féminine, à l'exception de la lubrification, déjà optimale sous le seul effet des oestrogènes.
Ces données ont incité au développement d'un patch de testostérone destiné au traitement du Trouble du Désir Sexuel Hypoactif (TDSH) des femmes ovariectomisées, soit le groupe de femmes dont le déficit androgénique était le plus probable, recevant des oestrogènes qui n'avaient pas suffi à les améliorer.
Le trouble du désir sexuel hypoactif correspond au « Hypoactive Sexual Desire Disorder » défini par le DSM IV-TR comme une absence ou un déficit permanent ou récidivant en fantasmes et en désir pour une activité sexuelle, associé à des conséquences psychologiques négatives marquées, qu'il s'agisse d'une souffrance personnelle ou de difficultés interpersonnelles, et ne pouvant pas s'expliquer directement par une autre dysfonction sexuelle, une maladie générale, ou la prise d'un médicament ou d'une drogue (Diapositive 2).
On ne doit pas, en effet, considérer qu'en soit, seul un manque de désir sexuel est une anomalie. Il n'y a indication à traiter que s'il est associé à ce vécu psychologique pénible.
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